L’ancienne Première ministre du Sénégal et actuelle haut représentant du président Bassirou Diomaye Faye, Aminata Touré, a lancé un vibrant plaidoyer contre les injustices du système financier international lors du Berlin Global Dialogue, un forum mondial réunissant dirigeants politiques et économiques.
Devant un parterre d’acteurs de la finance mondiale, elle a dénoncé la « discrimination structurelle » que subissent les pays africains sur les marchés des capitaux, fustigeant des conditions d’emprunt « quatre fois plus élevées que celles du reste du monde ».
Un appel à une voix africaine unie
« Il est temps que les 55 pays africains parlent d’une seule voix pour mettre fin à cette injustice financière », a martelé Aminata Touré, appelant à une mobilisation collective du continent face aux règles imposées par un système international jugé inéquitable.
Pour l’ancienne cheffe du gouvernement sénégalais, ces écarts de taux d’intérêt freinent la croissance et l’investissement public, alors même que l’Afrique demeure le continent le plus jeune et le plus riche en ressources naturelles.
Multinationales et fiscalité : « L’Afrique doit cesser d’être une zone de profits sans impôts »
Aminata Touré a également interpellé les grandes multinationales opérant sur le continent, en particulier celles du secteur extractif.
« Les entreprises qui réalisent des profits colossaux grâce à nos ressources doivent payer leurs impôts dans les pays africains où elles exercent. Il n’y a aucune raison que les bénéfices partent ailleurs pendant que nos États s’endettent à des taux exorbitants », a-t-elle affirmé sous les applaudissements.
Cette déclaration fait écho à une revendication de plus en plus partagée parmi les dirigeants africains : réformer la fiscalité internationale pour mieux capter la richesse créée sur le continent.
Vers une réforme du système financier mondial ?
Le Berlin Global Dialogue a servi de tribune à plusieurs voix africaines plaidant pour une refonte du modèle économique mondial, dans un contexte où les taux d’intérêt élevés et la dette pèsent lourdement sur les finances publiques.
Pour Aminata Touré, cette bataille dépasse la simple question économique :
« C’est une question de justice, de dignité et de souveraineté. L’Afrique ne demande pas la charité, mais l’équité. »
En défendant une Afrique souveraine, solidaire et économiquement crédible, Aminata Touré confirme son rôle de figure de proue dans la diplomatie économique du Sénégal et du continent, bien décidée à faire entendre la voix africaine dans les grands forums mondiaux.

