UEMOA : 11 milliards de transactions, 248 millions de comptes… la révolution silencieuse de la monnaie électronique
C’est une véritable métamorphose que connaît l’espace UEMOA. En une décennie, la monnaie électronique s’est imposée comme l’un des moteurs de la transformation financière en Afrique de l’Ouest. Les chiffres dévoilés mardi par le Gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, à l’occasion du lancement de la plateforme interopérable Pi-Spi, parlent d’eux-mêmes : de 260 millions de transactions en 2014, l’union est passée à 11 milliards en 2024. Dans le même temps, le nombre de comptes de monnaie électronique a explosé, passant de 18 millions à près de 248 millions. Une progression vertigineuse qui traduit l’adhésion massive des populations aux paiements numériques et leur intégration progressive dans le circuit financier officiel. Inclusion financière : un bond spectaculaire Avec ce virage digital, l’inclusion financière au sein de l’UEMOA a connu une avancée historique. Elle s’élève désormais à près de 74 %, contre moins de 15 % il y a vingt ans. Une évolution que le Gouverneur de la BCEAO qualifie de « puissante transformation », rendue possible grâce à un cadre réglementaire mis en place dès 2015 pour encadrer et promouvoir la monnaie électronique. Un outil stratégique pour l’avenir Au-delà des chiffres, ce succès illustre une tendance de fond : la monnaie électronique est devenue un pilier incontournable du quotidien économique, permettant de réduire l’usage du cash, de sécuriser les transactions et d’ouvrir l’accès à des millions de personnes jusque-là exclues du système bancaire classique. Pour les experts, ces résultats ne sont qu’un point de départ. Avec l’arrivée de Pi, la plateforme interopérable de paiement instantané, l’UEMOA espère franchir une nouvelle étape, en fluidifiant encore davantage les échanges entre banques, opérateurs mobiles, microfinances et administrations publiques. L’Afrique de l’Ouest écrit ainsi une page majeure de sa transition numérique. Et les 11 milliards de transactions enregistrés ne sont peut-être qu’un avant-goût de l’ampleur que pourrait prendre cette révolution financière dans les années à venir.