La situation des filles et femmes victimes d’exploitation sexuelle dans le secteur minier de Kédougou est alarmante. Selon les responsables de l’ONG Free the Slaves, ces jeunes filles, souvent originaires du Sénégal, du Nigeria et du Mali, sont déplacées, recrutées et contraintes de se prostituer, devant rembourser des sommes colossales aux proxénètes, allant de 2 à 3 millions de francs CFA, créant ainsi un cycle de viol et de traumatisme quotidien.
Lors d’un atelier sur la mobilisation de ressources pour lutter contre ce fléau, Issa, membre de Free the Slaves, a dénoncé les conditions inhumaines et traumatisantes dans lesquelles ces victimes vivent. Il souligne que, malgré les efforts des ONG partenaires comme La Lumière, l’insuffisance des ressources et l’accès difficile aux sites d’exploitation en période de pluie aggravent la situation.
À ce jour, 281 filles ont été sauvées, mais les centres d’accueil sont saturés et ne peuvent répondre à la demande. Free the Slaves estime qu’un budget d’urgence de 500 000 USD (plus de 280 millions FCFA) est nécessaire sur six mois pour assurer la prise en charge alimentaire, médicale et psychosociale de 150 victimes, ainsi que leur retour et réintégration familiale.
Le représentant de la ministre de la Justice, Amadou Séga Keïta, a plaidé pour un renforcement du contrôle aux postes frontières, rappelant que la porosité frontalière favorise le proxénétisme. Le Colonel Mamady Kaba, de la gendarmerie de Kédougou, a quant à lui assuré que les forces de sécurité continueront de frapper et interdire les activités des proxénètes, malgré les difficultés liées aux frontières ouvertes.
La mobilisation de la communauté nationale et internationale est désormais cruciale pour répondre à ce fléau, protéger les victimes et restaurer leur dignité. Comme l’a souligné Bukeni Waruzi, directeur de Free the Slaves : « Les victimes attendent notre observation, notre action et l’espoir que demain sera meilleur. »

