La dette publique du Sénégal continue de peser lourdement sur les finances du pays. Selon le « Rapport économique et financier annexé à la loi de Finances 2026 » récemment publié par le ministère des Finances, l’encours de la dette devrait atteindre 25 368,3 milliards de francs CFA en 2025, marquant une hausse de 7,1 % par rapport à 2024.
Malgré cette augmentation en valeur absolue, le ratio dette/PIB connaît une légère amélioration, passant de 119,0 % en 2024 à 117,3 % en 2025, soit une baisse de 1,7 point. Cette légère décrue reflète essentiellement la croissance économique du pays, mais ne masque pas le poids réel de l’endettement.
Le rapport souligne par ailleurs que le service de la dette publique extérieure, rapporté aux recettes budgétaires, atteindrait 46,1 %, bien au-dessus du plafond prudentiel fixé à 22 %. Une situation qui révèle la forte pression exercée par le remboursement de la dette sur le budget national et les marges de manœuvre du gouvernement pour financer d’autres priorités sociales et économiques.
Cette situation de surendettement soulève des questions sur la soutenabilité de la dette sénégalaise et la capacité de l’État à poursuivre ses investissements publics tout en respectant ses engagements financiers à l’international. Les analystes financiers appellent à une vigilance accrue et à des mesures pour contenir l’accumulation de nouvelles dettes, en particulier dans un contexte où certaines créances restent qualifiées de « cachées » et dont la gestion demeure complexe.
Le Sénégal se trouve ainsi confronté à un défi majeur : conjuguer croissance économique, financement des projets de développement et maîtrise de l’endettement, afin de garantir la stabilité financière du pays à moyen et long terme.

