L’État du Sénégal s’apprête à faire face à des charges de service de la dette colossales au cours des prochaines années, révélant l’ampleur des engagements financiers hérités, notamment de la dette dite « cachée ». Les dernières projections budgétaires révisées montrent une hausse significative des paiements à effectuer sur le principal et les intérêts.
Selon le document budgétaire publié par le ministère des Finances lors des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le service de la dette pour 2026 est désormais estimé à 5 490 milliards de francs CFA, soit plus de 11 % de hausse par rapport aux projections de juin.
Pour les années suivantes, les chiffres restent tout aussi impressionnants :
- 2027 : 4 410 milliards de francs CFA, soit une augmentation de près d’un tiers par rapport aux prévisions antérieures.
- 2028 : 4 970 milliards de francs CFA, enregistrant une hausse de près de 50 %.
Ces montants concernent l’ensemble des engagements de l’État, incluant la dette du gouvernement central, celle des entreprises publiques et les arriérés intérieurs. Selon Reuters, le ratio dette/PIB du Sénégal a atteint 132 % à la fin 2024, d’après le FMI, soulignant l’ampleur des défis financiers du pays.
Dans ce contexte, le gouvernement sénégalais a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place d’un nouveau programme de prêt, visant à alléger le fardeau de la dette et stabiliser les finances publiques.
Cette situation souligne l’urgence pour le Sénégal de maîtriser ses dépenses et de renforcer ses recettes, tout en cherchant à diversifier ses sources de financement. Les prochains budgets devront concilier le service de la dette avec les besoins de financement du développement économique et social, afin de ne pas compromettre la stabilité macroéconomique du pays.
Le défi reste donc de taille : comment concilier le remboursement de sommes faramineuses avec le maintien d’un niveau d’investissement public suffisant pour soutenir la croissance et les besoins de la population ? Les yeux restent tournés vers le gouvernement et les partenaires financiers internationaux pour apporter des réponses concrètes.

