L’échange a été tendu sur le plateau de l’émission Infos Matin sur la TFM. Invitée à s’exprimer sur les politiques publiques et la gestion des fonds de la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), sa directrice générale, Aïda Mbodj, a vivement réagi à une expression jugée “injurieuse” du journaliste Malick Thiandoum.
Au cours du débat, ce dernier aurait employé l’expression “sucer le sang des Sénégalais”, une formule qui a profondément heurté la responsable.
« C’est Malick Thiandoum qui m’a fait mal par les mots qu’il a employés. Le terme sucer le sang des Sénégalais est très déplacé. Je n’ai pas du tout aimé ces propos. Ici, personne n’a sucé le sang de qui que ce soit », a répliqué Aïda Mbodj d’un ton ferme.
Visiblement touchée, la directrice de la DER/FJ a poursuivi en dénonçant “des propos horribles et indignes d’un débat public”, regrettant qu’un journaliste d’expérience ait recours à de telles expressions pour qualifier l’action publique.
Un appel à la responsabilité médiatique
Soucieuse de replacer le débat sur un terrain constructif, Aïda Mbodj a lancé un appel à la responsabilité des acteurs des médias, estimant que le rôle du journaliste ne saurait se confondre avec celui du polémiste.
« Les mots que nous utilisons à la télévision doivent être mesurés. Ce que vous avez dit n’est pas bien. Vous faites tout pour nous opposer au peuple, alors que les Sénégalais nous aiment. Ce n’est pas un travail d’information ni de conscientisation », a-t-elle martelé.
La patronne de la DER/FJ a également tenu à rappeler que son institution œuvre pour l’autonomisation économique des jeunes et des femmes, et non pour servir des intérêts particuliers.
Une passe d’armes symptomatique du climat tendu entre pouvoir et presse
Cette sortie d’Aïda Mbodj illustre la tension croissante entre certains responsables publics et des figures médiatiques critiques du gouvernement. Depuis plusieurs semaines, les échanges entre les représentants de l’État et les journalistes se durcissent, sur fond de débats autour de la transparence et de la gouvernance.
Pour de nombreux observateurs, cette nouvelle controverse témoigne d’une polarisation du discours public, où la frontière entre critique journalistique et attaque personnelle tend de plus en plus à s’estomper.
En attendant, la réaction tranchante d’Aïda Mbodj aura eu le mérite de relancer le débat sur la responsabilité du langage dans l’espace médiatique sénégalais, un sujet plus que jamais d’actualité.

