De nouvelles révélations sur la gestion de la dette publique sénégalaise secouent la scène politique. Babo Amadou Ba, membre de PASTEF et Directeur du 3FPT, a dénoncé ce vendredi des pratiques financières opaques et l’existence de crédits secrets dans les banques, qui porteraient la dette réelle du pays bien au-delà des chiffres officiels.
Des milliards cachés dans les banques
S’appuyant sur le contenu d’un rapport, Babo Amadou Ba a mis en lumière plusieurs anomalies : 465 milliards de FCFA en crédits directs auraient été accordés aux banques via des lettres de confort et des attestations d’ouverture bancaire, sans que l’Assemblée nationale n’en soit informée.
Par ailleurs, 75 certificats d’obligations nominatives auraient été émis pour un total de 564 milliards de FCFA, montant auquel s’ajoutent les intérêts, selon ses déclarations.
L’expert financier souligne également que vingt entreprises de substitution de débiteurs ont bénéficié de garanties de l’État pour 238 milliards de FCFA, renforçant l’impression d’une dette largement sous-estimée et mal contrôlée.
Une dette nationale recalculée
Pour Babo Amadou Ba, il est indispensable de revoir la méthode de calcul de la dette publique sénégalaise. Selon lui, la dette réelle doit combiner celle de l’administration centrale et celle des structures parapubliques, ce qui n’est pas toujours pris en compte dans les chiffres officiels.
« Les règles et les méthodes de calcul n’ont pas changé. Ce qui a changé, c’est la volonté de manipuler l’opinion », a-t-il déclaré, laissant entendre que le niveau réel de la dette du Sénégal pourrait être significativement plus élevé que celui présenté au public.
Des accusations qui relancent le débat
Ces révélations relancent le débat sur la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques, quelques semaines seulement après que le gouvernement ait été confronté à des interrogations sur la « dette cachée » et les audits financiers de certaines structures parapubliques.
Babo Amadou Ba appelle désormais à une clarification urgente et à une réforme de la méthodologie de calcul, afin de rétablir la confiance entre les citoyens, le Parlement et l’exécutif sur la réalité de la dette nationale.
Cette affaire pourrait avoir des répercussions politiques et économiques majeures, notamment sur les relations avec les partenaires financiers internationaux et la perception de la santé budgétaire du pays.

